UBCOM, un acteur cyber du panorama luxembourgeois

UBCOM, un acteur cyber du panorama luxembourgeois

“Le libre-arbitre politique des citoyens européens ne dépend que d’une chose : La souveraineté numérique” – Frans Imbert-Vier

Découvrez l’interview de Frans Imbert-Vier, PDG et co-fondateur d’UBCOM, dans lequel il présente l’entité luxembourgeoise et son activité pour participer à la protection des entreprises locales et protéger leurs données sensibles et stratégiques.

💬 Pouvez-vous en quelques mots nous présenter les activités d’UBCOM

Frans Imbert-Vier (FIV) : UBCOM est une agence de conseil stratégique en cybersécurité. Historiquement, nous sommes en Suisse pour des raisons politiques, car c’est l’un des seuls pays au monde où la détention d’un secret est un droit inaliénable à son détenteur.

Nous aidons les organisations à identifier une donnée stratégique, tactique et la protéger en conséquence. En opérant que depuis l’Europe et pour les pays européens, nous attachons une très grande importance à la souveraineté des données de nos clients, ceci nous donne parfois un ton un peu militant. Nos clients sont aussi bien des avocats en charge de la défense des victimes du terrorisme, des ONG qui traquent les auteurs de crimes contre l’humanité ou les acteurs de la santé pour protéger jusqu’à 90 millions de dossiers patient à ce jour en Europe.

  • Nous évaluons la résilience humaine pour des entreprises qui souhaiteraient confier des missions sensibles à des collaborateurs qui devraient encore faire leurs preuves.
  • Nous dessinons des bastions de cybersécurité souverains en protégeant les échanges avec des niveaux de résistances jusque-là inégalés.
  • Enfin, nous accompagnons nos clients dans la mise en œuvre de leur schéma directeur de sécurité. Nous les aidons à orchestrer leurs prestataires et technologies.

En cybersécurité il y a une règle essentielle : ne jamais mettre ses œufs dans le même panier. On produit alors de la résistance, donc du temps. Et ce temps permet d’augmenter nos chances de découvrir la tentative de compromission et l’arrêter à temps. Rien n’est inattaquable, en revanche, rien n’est indétectable. Mais c’est à la condition que l’ingénierie sociale soit préparée, la dette technique absente et que les solutions soient vraiment les meilleures. Et compte tenu du marché, les opportunistes ne manquent pas pour proposer un verbatim très attirant, mais qui n’est au final que du vent. Il n’y a qu’à voir le nombre de grandes et moyennes entreprises attaquées pour se dire que finalement les offres standards ne sont peut-être pas les meilleurs choix.

 

💬 Qui sont les fondateurs? En quelle année a-t-elle était fondée et qui sont les actionnaires

FIV : UBCOM est une SA fondée en 2014. Je suis Frans Imbert-Vier et suis le co-fondateur d’UBCOM. Anciennement CIO du Groupe Omnicom TBWA, j’avais la charge du secret pour des grandes marques internationales. Je produis de la cyber depuis plus de 25 ans. Nous avons un psychiatre, un philosophe, un autodidacte, mais aussi des matheux et des ingénieurs hautement qualifiés. Tous les associés sont des personnes physiques, suisses ou françaises et luxembourgeoises pour l’entité SARL du Luxembourg. UBCOM n’a pas fait de levée de fonds, n’a pas de dette, ce qui permet de garder une parfaite maîtrise de nos secrets et garantit notre indépendance vis-à-vis des éditeurs et des constructeurs. On choisit les meilleurs et on se remet en question systématiquement et chaque année. Cette indépendance a un prix, qui ralentit notre croissance. En revanche, on est bien les seuls sur le marché à pouvoir garantir la protection des informations de nos clients jusqu’à 5 millions d’euros pour les contrats standards. Aucun opérateur de cybersécurité ne sait proposer cela.

💬 Comment se décline l’activité ici au Luxembourg

FIV : L’activité au Luxembourg reste très faible. Nous accompagnons 2 grands cabinets d’audit, un assureur et des structures de conseils.

Nous souhaitons positionner UBCOM comme l’acteur incontournable de la protection du secret et des communications en apportant notre expertise aussi bien aux ESN locales qu’aux clients finaux. Nous faisons de la cybersécurité, et nous ne faisons rien d’autre. Cette expertise est à la disposition de tous, experts comme clients. L’objectif est de devenir un acteur reconnu au sein du Grand Duché pour la protection de l’information, qu’elle soit secrète ou réglementée comme la donnée santé ou financière.

💬 Votre quotidien correspond-il à ce que vous attendiez

FIV : Honnêtement non. Le Luxembourg est une nation qui a ses codes, et son langage d’affaire. Comme pour le marché suisse, s’y installer se mérite et implique une grande résilience pour générer la confiance nécessaire à la construction des relations. Nous ne vendons pas un produit sur étagère. Nous innovons pour chaque client et produisons une réponse sur mesure, voire chirurgicale. Alors nécessairement, il est important de prendre le temps de se faire connaître pour instaurer le rapport de confiance nécessaire à nos missions. Et puis nous ne travaillons pas pour n’importe qui. Sans prétention, il arrive parfois que nous ne sachions pas produire la bonne réponse pour notre client, ou parce que sur le plan éthique il ne répond pas à nos critères. Par exemple, nous ne travaillons pas pour les organisations qui produisent un produit létal destiné à un usage militaire.

💬 Quels sont les plus gros challenges auxquels votre entreprise a fait face (ici au Luxembourg)?

FIV : L’exigence luxembourgeoise se ressent très vite et cela tombe bien, car, aussi petit que nous soyons, nous ne pouvons pas prétendre délivrer une mission moyenne. Seule l’excellence est suffisante et c’est donc un défi quotidien que de pouvoir, de façon constante, délivrer une prestation irréprochable. Le défi est donc de très bien comprendre la question posée. Et comme évoqué plus haut, le Luxembourg a ses codes et en cela il ne faut pas se tromper. Mais notre force est l’écoute. Nous savons par nos expériences prendre le temps pour observer, évaluer et vérifier ce que l’on nous demande. On sait alors produire une réponse très pragmatique, orienté dans l’intérêt unique du client et sans jamais renier nos exigences.

💬 Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans

FIV : Le Luxembourg est une place essentielle pour notre croissance et notre image. Sur l’entité du Luxembourg, on souhaite atteindre un staff équivalent à celui que nous avons en Suisse, c’est-à-dire au moins 12-15 collaborateurs sur l’expertise des flux et la Protection du Secret. Le plus difficile est d’une part de trouver les talents pour nous accompagner, et d’autre part, de trouver des talents luxembourgeois, car notre développement économique doit d’abord profiter au pays qui nous accueille. Il nous faut parfois plusieurs mois pour former un collaborateur, et plusieurs années avant de lui confier des missions en protection du secret. Nos consultants sont un peu comme une brigade de cuisiniers dans un grand restaurant. À la différence que chez UBCOM, ils travaillent tous pour un étoilé !

💬 Quel serait votre message pour les décideurs politiques du pays

FIV : Le libre-arbitre politique des citoyens européens ne dépend que d’une chose : La souveraineté numérique. L’Europe a manqué sa transition digitale en ne dépendant que des États-Unis. Elle doit désormais, compte tenu du contexte géopolitique bouleversé, reconsidérer sa doctrine et prendre le schéma directeur de la réduction à la dépendance numérique. Les acteurs politiques ont un rôle déterminant dans cette démarche en favorisant les entreprises numériques européennes autant que possible et en protégeant l’investissement dans la recherche contre la cession extra continentale. Au même titre que les Américains viennent d’engager le favoritisme national au détriment des règles de l’OCDE qu’ils ne respectent jamais sur l’enjeu numérique, l’acteur politique doit entreprendre à son tour une démarche de favoritisme souverain. C’est un double profit pour le Luxembourg : la dépense reste au sein du Grand Duché et l’Europe et elle génère un emploi local à forte valeur ajoutée. Le Luxembourg a le même potentiel que la Suisse ou le Portugal pour devenir l’une des 3 nations leaders en cybersécurité. Les acteurs comme Pascal Steichen en sont l’exemple parfait et cela donne une dynamique de haut niveau qu’il faut défendre et faire grandir. Si on ne fait pas ça, l’Europe perdra toute capacité d’autonomie et par-delà son influence sur l’échiquier numérique mondiale. Les décideurs devront alors rendre des comptes.

💬 Combien comptez-vous de collaborateurs

FIV : Au global nous dépassons les 16 collaborateurs pour le Groupe dont 2 au Luxembourg. Ce sont les équipes suisses qui viennent renforcer l’action technique quand c’est nécessaire pour le moment. Une fois le revenu suffisant, nous engagerons nos recrutements, ce que nous avons déjà commencé à faire discrètement.

💬 Quelles sont vos prochaines actualités ?

FIV : Pour la deuxième année consécutive, j’ai été invité au très bel évènement de PwC Cybersecurity & Privacy day les 7 et 8 juin derniers. J’ai eu l’honneur d’y tenir un speech au CEO Corner sur la souveraineté numérique, présenté par Koen Maris et en compagnie de François Thill, entre autres. UBCOM sera également au ICT Spring avec Lux ICTS, les 29 et 30 juin prochains. Venez nous voir ! Nous serons ravis de vous rencontrer, de débattre sur les enjeux cyber, de comprendre vos problématiques et vous apporter des solutions concrètes ! Pour en savoir plus, vous pouvez suivre toutes nos actualités ici.

 

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